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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 10:54

 

Et la suite est peut-être encore meilleure !

 

Il y a des trous dans les archives, des textes disparus, des documents perdus, des palais engloutis dans la folie paysanne, des meurtres oubliés, des rumeurs maléfiques, des usages perdus et pourtant, les personnages ont survécus, ils ont laissé une petite trace dans l'Histoire. Souvent, cette trace se résume à une date de naissance et une date de mort, parfois les lieux sont ajoutés et quand il s'agit de nobles chevaliers, les faits de guerres ne sont pas oubliés mais une maîtresse même tendrement aimée laisse finalement peu de souvenirs. Peu de sources, si ce ne sont les enfants illégitimes, bâtards éduqués mais bâtards quand même.

 

Et j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure a raccordé des faits pourtant très éloignés dans le temps dans un récit qui tient la route, qui suit l'Histoire et aboutit finalement à un mariage inimaginable, incroyable pour l'époque et pourtant bien vrai ainsi qu'à la légitimation de plusieurs enfants nés dans le péché. Un conte de fée qui n'arrive pas souvent, une histoire dure pourtant car la vie est loin d'être facile dans cette Angleterre contestataire du XIVème siècle même pour les personnes d'un certain renom.

 

« … Ni pour toi ni pour moi, ni même pour l'Angleterre, mais parce qu'il est en train de perdre son âme. »

 

« Ces diverses mesures de clémence apprirent ainsi à Katherine combien il était difficile en politique de s'en tenir à une ligne de conduite rigide étant donné l'opposition des ambitions en présence. »

 

« Il la regardait avec une expression qu'elle n'avait encore jamais vue dans des yeux d'homme : l'amour sans le désir, une sorte de gaieté tendre. »

 

L'auteure, fine mouche, n'a pas hésité à nous régaler de quelques extrait du poète bien connu Geoffrey Chauser qui était réellement le beau-frère de Katherine et qu'il a suivie tout du long de son incroyable destinée. Ainsi, voici ce qu'il écrit au mariage d'Henry de Bolingbroke, fils de Jean de Gand et de Blanche de Lancastre, avec la petite Mary de Bohun :

« Libre des fers d'Amour, je suis devenu gras,

Point ne songe en prison retourner et maigrir,

Amour et ses doux nœuds ne valent pas poêle à frire. »

Quelques vers sur son propre mariage qui d'amour fut un jour mais auquel il préféra la bonne chère au fil du temps et surtout, des missions lointaines qui l'éloignaient souvent de son foyer (et je ne parle même pas du caractère de son épouse dont l'auteure à peut-être beaucoup joué dans son roman :-p )

 

Un magnifique roman que je recommande à tous les passionnés d'Histoire :-)

 

« Seul, je sais bien ce que je suis, car ce que je pense ou rêve moi seul le sais... » Chauser

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