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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 16:11

«Charlotte Isabel Hansen» de Tore Renberg.

Pas mal, pas mal du tout et pourtant, je ne l'aurai certainement pas acheté. Trouvé dans un boîte à livres, je l'ai pris car il avait « Le prix des lecteurs sélection 2012 », gros macaron rouge, scotché sur la couverture…

Et le prix est mérité !

 

C'est un style jeune ; c'est une histoire de jeunes ; jeunes adolescents qui boivent, fument et baisent librement dans une société nordique où ils sont rois ; jeunes étudiants qui boivent, fument et baisent tout en discutant sémantique et philosophie de la manière la plus absconse que possible. On est clairement loin de mes lectures habituelles, de mes romans historiques riches et documentés, de mes « livres rouges » où le romantisme et l'humour priment souvent.

 

Une découverte quand même que cet auteur qui n'hésite pas à dénoncer l'éducation nordique des enfants-rois, qui montre du doigt ou plutôt de la plume l'ineptie de certaines spécialisations universitaires qui mènent à des thèses où l'absurdie règne en maître où le maître-mot est juste d'être le plus incompréhensible possible pour être le plus glorifié ! Un auteur enfin qui montre tout son humour dans sa description du père, père issu d'une soirée trop arrosée, père qui ne se l'imaginait pas, ne le savait pas, ne pouvait pas l'envisager et devait quand même l'assumer, assumer une semaine avec sa fille de sept ans.

 

« On multiplie les rapports sexuels en se protégeant plus ou moins et avec plus ou moins de succès, et la fois où vous n'êtes pas présent, où seul existe votre corps baisant, cela aboutit à un enfant. Qui, à son tour, vous transforme en père. »

 

« Et si la liberté de ne pas prendre de responsabilités était un préalable à la pensée libre, critique et intellectuelle qu'il est fondamentalement de mon devoir de conquérir si je veux atteindre les sommets intellectuels que certains d'entre nous sont quand même censés viser ? »

 

« Il brillait, avait-il souvent pensé, cet essai, il brillait de la lumière de l'équivoque, de la grâce du manque de clarté, du bonheur de l'imprécision ! »

 

Et bien, j'ai bien aimé, j'ai apprécié les interrogations de ce thésard qui se retrouve désemparé par l'existence d'une fille de sept ans dont il devra s'occuper pendant une semaine.

 

Cet auteur norvégien s'est invité par hasard dans ma bibliothèque et j'en suis bien contente :-)

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