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15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 20:56

 

Waouh !

 

Une dystopie choc, une aventure terrible dans un présent de plus en plus proche, une secousse qui doit, devrait, aurait dû nous réveiller…

 

On ne le voit pas, on est trop bien dans nos démocraties que l’on croit stables et éternelles. On vit dans un cocon protégé et pourtant, l’extrême droite pointe son nez partout, les gens ont peur. On est heureux et pourtant, l’extrémisme religieux a le vent en poupe, les gens ont peur. On se sent riche avec les banques qui couvent nos petits sous et pourtant, on doit maintenant fournir des explications pour l’utilisation de notre argent, les gens ont peur. On se sent forte d’être femme aujourd’hui, on crie au porc à tous les coins de rue et pourtant, la réaction s’active, les hommes ont peur aussi.

 

Un style travaillé qui joue sur les aller-retour passé-présent. Des personnages attachants qui sont tous englués dans une toile d’araignée tissée pour leur bien, pour le bonheur de l’humanité. Un brin d’humour quand même pour alléger une situation terrible, oppressante. Un thriller plein de non-dits qu’il faut combler avec sa propre imagination, un récit court finalement qui nous plonge dans le présent de notre société un peu malade.

 

« Le gardien la passe à la peau de chamois, amoureusement. Cela au moins n’a pas changé, la manière dont les hommes caressent les belles voitures. »

 

« Rien ne change instantanément. Dans une baignoire qui se réchaufferait progressivement, on mourrait bouilli avant de s’en rendre compte. »

 

« Pourtant, je m’en souviens maintenant. Ce qu’elles contenaient était une promesse. Elles parlaient de transformations ; elles suggéraient une série infinie de possibilités qui se déployaient comme des reflets renvoyés par deux miroirs placés face à face, et se prolongeaient, un double après l’autre, jusqu’au point de fuite. Elles suggéraient une aventure après l’autre, une garde-robe après l’autre, une amélioration après l’autre, un homme après l’autre. Elles suggéraient le rajeunissement, la souffrance vaincue et transcendée, l’amour éternel. La véritable promesse qu’elles contenaient c’était l’immortalité. »

 

« Les toilettes ont quelque chose de rassurant. Les fonctions corporelles au moins restent démocratiques. Tout le monde chie, comme dirait Moira. »

 

En conclusion, il faut parler aussi du sujet de l’infertilité qui est le cœur du roman et qui malheureusement ne nous épargne pas aujourd’hui. L’auteure en quelques traits bien sentis nous décrit un futur presque devenu présent et ça fait peur.

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