«Une gourmandise» de Muriel Barbery

Arf, décidément le courant ne passe pas avec cette dame…

Le sujet ne manque pas d’intérêt pourtant ; la recherche ultime de la madeleine de Proust d’un célèbre critique gastronomique sur son lit de mort, j’adore l’idée. Et alors, les mots s’égrènent, s’enfilent, se superposent et finissent par s’épuiser à force d’excès non pas olfactifs ni même gustatifs, ce qui serait dans le thème, non, juste un excès pédant et surabondant de beaux mots qui font des phrases longues, ennuyeuses et qui n’ont même pas titillé mes glandes salivaires.

En lisant et relisant certains passages, je me suis même demandé si l’auteure aimait la cuisine, les bons restaurants, les gourmandises qui font craquer, les grands crus et le whisky écossais ou si elle avait choisi le thème juste pour placer son érudition littéraire. Même question quand je regarde la couverture choisie, trois femmes obèses, une rouge, une jaune et une bleue, pédalant chacune sur un fouet de cuisine en longeant des montagnes de Chantilly ; pas du tout mon imaginaire des plaisirs de la table, des saveurs subtiles et des odeurs envoûtantes. Franchement, j’y vois un véritable dégoût de la cuisine, de la gastronomie et de la gourmandise que l’auteure confond peut-être avec la gloutonnerie !

J’ai eu un sursaut quand elle a magnifiquement décrit l’odeur de brioche rôtie du chien et la façon aristocratique qu’il a de bâfrer une bûche de Noël, les miens viennent clairement d’une autre planète. Enfin, ce qui concerne les personnages, aucune empathie et pourtant, généralement, les bons-vivants sont de bonne compagnie.

Bon, je m’arrête là. Je n’avais pas aimé « L’élégance du hérisson » et bien, celui-ci ne m’a pas convaincu non plus...