«Le restaurant de l'amour retrouvé» d'Ito Ogawa

Un régal de douceur et d'amour.

Un conte moderne en hommage à la cuisine, toutes les cuisines.

Un hymne à la joie du palais quand il découvre des trésors cachés, des saveurs oubliées.

Une poésie goûteuse de pardon et de vie.

Une mémoire transmise au travers des petites choses du quotidien.

Une coupe pétillante qui explose en bouche et illumine les yeux.

Que du bonheur !

On ne peut que craquer en lisant ce court roman qui met la cuisine à l'honneur. Ici, elle peut tout, réparer les lapins anorexiques, les amoureux trop timides, les deuils qui n'en finissent pas et finalement redonner la voix à une jeune femme aux ailes coupées de trop et trop peu d'amour.

Une plume, parfois inégale peut-être, mais toujours poétique. Une analyse assez juste des relations mères-filles et des bouleversements de la vie, tout simplement.

« Avec chaque donut de la taille d'une bouchée, moelleusement frit à l'huile de sésame, que je déposais dans ma bouche, les journées baignées de soleil passées avec ma grand-mère me revenaient à l'esprit, telles des bulles vaporeuses. »

« L'agneau, avec un point de fusion de la graisse assez bas, ne laisse pas un arrière-goût fort et on peut en manger tout son content ; quelques secondes après l'avoir avalée, chaque bouchée s'efface, comme emportée par une brise légère. Même avec l'estomac plein, cette viande se mange aisément. »

« Mes souvenirs les plus chers, je les range bien à l'abri dans mon cœur, et je ferme la porte à clé. Pour que personne ne me les vole. Pour les empêcher de se faner à la lumière du soleil. Pour éviter que les intempéries ne les abîment. »

Un roman qui donne chaud au cœur, tout en délicatesse même dans les moments les plus rudes.

Un roman qui donne l'eau à la bouche, tout en évocation même lors de la mise à mort du cochon.

Un roman qui je mets de suite sur ma liste de Noël, je sais que je vais le relire et le relire encore :-)