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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 21:31

 

Fini, enfin fini, j'ai vraiment cru que je n'en verrai pas le bout et pourtant, le sujet est pour le moins passionnant.

 

Ici, on ne retrouve pas le Steinbeck conteur qui a écrit « La perle », on est plutôt face au Steinbeck journaliste qui décrit une réalité difficile à accepter, l'inhumanité des banques et des puissants qui les dirigent.

 

Le Dust Bowl, un phénomène naturel qui a ravagé ce qui dans l'esprit de beaucoup devait être le grenier à grains des États-Unis dans l'entre-deux guerres. Le Dust Bowl, un énorme nuage de poussière et de sable qui durant plusieurs années a anéanti les récoltes faméliques des petits fermiers des grandes plaines américaines. Le Dust Bowl, ce souffle puissant qui poussera des milliers de familles pauvres à partir vers l'Ouest où un avenir merveilleux semblait leur être promis. Le Dust Bowl et les flyers jaunes si attirants qui sont les arnaques de l'époque où internet n'existait pas. Flyers qui promettaient du travail, de la nourriture, de belles maisons et qui n'étaient finalement qu'un moyen simple pour obtenir de la main-d’œuvre nombreuse et peu onéreuse, d'autant moins chère payée qu'il y en avait plus qui venait !

 

Et on va suivre pendant plus de 600 pages la descente aux enfers d'une famille qui perd d'abord sa ferme et sa pauvre terre, ses vieux qui meurent en route sans voir cette merveille qu'est la Californie rêvée, son misérable pécule qui fond comme neige au soleil car il faut bien manger, ses aspirations d'un vrai travail pour les hommes et de l'instruction pour les plus jeunes, et qui malgré tout reste digne et respectable alors qu'il ne reste plus rien. Un chemin cruel, désolant où les riches deviennent encore plus riches en s'abreuvant de la sueur et du sang des gens qu'ils affament sans vraiment les voir car ils vivent bien loin de là...

 

« La banque… le monstre, a besoin de bénéfices constants. Il ne peut pas attendre. Il mourrait. Non, il faut que les impôts continuent. Quand le monstre s'arrête de grossir, il meurt. Il ne peut pas s'arrêter et rester où il est. »

 

« J'ai causé avec des hommes d'affaires sérieux, là-bas. Ils ne voient pas d'espoir de s'en tirer tant que nous aurons ce gars-là à la Maison-Blanche. »

 

« Le travail de l'homme et de la nature, le produit des ceps, des arbres, doit être détruit pour que se maintiennent les cours, et c'est là une abomination qui dépasse toutes les autres. »

 

« Tu comprends, un homme, c'est capable de se tourmenter, de se tracasser et de se ronger les sangs jusqu'à ce qu'un beau jour il finisse par se coucher et mourir, quand le cœur lui manque. Mais si on l'entreprend et si on le met en colère, eh ben, il s'en sort. »

 

« C'est drôle, dans le temps je ne me lavais qu'une fois par semaine et j'avais jamais eu l'impression de sentir. Mais maintenant, si je reste un jour sans prendre ma douche, je me fais l'effet de sentir mauvais. Me demande si ça vient de se laver si souvent ? »

 

Long à lire et pourtant bien construit car chaque chapitre décrivant le voyage de la famille Joad est suivi d'un chapitre plus général qui décrit factuellement ce qui se passe à l'époque. En ce qui me concerne, ce qui m'a le plus pesé est la manière paysanne de faire parler les protagonistes. Ce sont des fermiers, on le sait et donc pas besoin d'enfoncer le clou, c'est pénible à la longue ;-)

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