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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 17:51

 

Reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique, ce livre me replonge dans une de mes passions, la cuisine et son histoire au fil du temps. Ici, l'auteur se restreint à l'histoire du restaurant en France ou plutôt, à l'émergence des restaurants en France et à Paris particulièrement.

 

Le restaurant existe déjà à Londres tandis que Paris se contente d'auberges, de traiteurs, de rôtisseurs, de pâtisseries. Le premier à entamer le chemin vers le restaurant est Antoine Beauvillers qui sent venir le vent du changement. Un peu avant la révolution, il ouvre son premier établissement sur le modèle anglais et va, de ce fait, à l'encontre des différentes chartes de métier en vigueur pendant l'ancien régime. Et son idée plaît et la révolution est aux portes ; les nobles s'en vont ou se font couper la tête, reste alors sur le tapis les cuisiniers des hôtels particuliers, leur savoir-faire et leur batterie de cuisine !

 

Et c'est parti, la nouvelle bourgeoisie, riche de l'extorsion des biens de l'ancienne, va profiter de ses avoirs mal-acquis en faisant la renommée et la richesse, il faut le dire, de ces nouveaux chefs qui créent eux-mêmes leurs établissements aux endroits les plus en vue de Paris. Et ces endroits évoluent au grès du temps et surtout de la mode, et la clientèle choisi ses propres établissements en fonction de ses affinités. Les écrivains se retrouveront à tel endroit tandis que les politiciens dans tel autre, et alors, autour d'un menu pantagruélique au prix astronomique parfois, ils discuteront de la restauration de cette France bien amochée tout en buvant allègrement le vin venu des caves des palais et châteaux dévalisés.

 

La restauration a pris son envol et la gastronomie suit et l'on trouve alors des journalistes du goût et les premiers guides gastronomiques. Ce n'est pas tout, des écrivains gastronomes vont travailler à l'élaboration de la physiologie du goût et de la méthode du bien manger en société choisie. Les chefs eux-mêmes vont s'y mettre et voilà les vrais premiers livres de cuisine édités pour le bonheur de tous.

 

Drôle quand même d'imaginer que cette révolution culinaire à pris son essor à la révolution française et que la terreur à vu la gastronomie naître. Une gastronomie bien française qui sera dès lors reconnue dans le monde entier !

 

« Sur le boulevard, la profusion culinaire règne. On peut tout, ou presque tout, y manger, à des prix fort différents mais élevés de préférence, puisqu'on y paye une place privilégiée – tout simplement au centre du monde. »

 

« Les aliments, s'ils sont de qualité et bien préparés – cette reconnaissance est précisément l'objet du jugement gastronomique - , produisent une substance vitale par laquelle l'homme survit et se développe dans l'histoire. »

 

« D'une élite à l'autre, mais un commun plaisir de manger : le restaurant permet de transférer dans la sphère bourgeoise le rite culinaire de l'hôtel particulier aristocratique. »

 

Un livre passionnant pour qui s'intéresse au monde de la cuisine ; ainsi, chaque chapitre se termine par quelques recettes bien choisies des chefs mentionnés dans ces derniers.

Un document assez barbant à lire vu les nombreuses énumérations et répétitions qui ruinent le style et nuisent à la teneur du texte et donc à l'analyse de l'auteur.

Une étude amusante qui m'a fait à nouveau feuilleter les nombreux anciens ouvrages de cuisine que j'ai à la maison et notamment ceux cités dans ce beau livre.

Lire une recette de cuisine dans un vieux recueil est pour moi un régal, j'aime les vieilles tournures et les anciennes manières.

Et voir une même recette évoluer de chefs en chefs au fil du temps est une magnifique mise en bouche d'où l'on sort juste affamé ;-)

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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 08:52

 

C'est ce qui s'appelle un beau livre ! Il pèse son poids, c'est sûr ; le papier est de super bonne qualité, épais et lisse, et les photos sont magnifiques.

Je sais que vous me voyez venir avec mes gros sabots de petite Belge… Voilà, elle va encore critiquer, bon c'est le but du coup, je dois fournir une critique ;-)

Les septante premières pages de ce magnifique ouvrage sont fastidieuses à lire. Eric Vannier nous raconte sans poésie ni fantaisie l'histoire du Mont-Saint-Michel et l'aventure de la Mère Poulard au travers de ses propres souvenirs, de famille et d'enfance notamment. Que de répétitions, que de noms célèbres cités et répétés, que d'anecdotes reprises à chaque micro-chapitre, et c'est long pour en arriver finalement aux recettes, cœur de ce recueil culinaire. Une recherche sur internet donne les mêmes renseignements en beaucoup plus court, et la vision du personnage est beaucoup plus honnête !

Petite déception aussi pour moi qui adore les vieilles recettes et les vieux livres de cuisine ! Pas traces ici de carnets d'Annette Poulard, rien, pas même une petite reproduction d'une recette écrite sur le vif sur un bout de papier, même pas une photo des menus d'époque… Elle a appris la lecture et l'écriture sur le tard ; enfin 23 ans, c'est pas le bout du monde, mais rien de sa main dans cet énorme volume !

La plume pour les recettes est laissée à Nicolas de Rabaudy, critique gastronomique, qui interroge des chefs français reconnus du monde entier, primés et étoilés dans les guides dévolus, sur les recettes dites de « Poulard ». Où est alors passée la patte de la Mère qui aurait peut-être été moins vendeuse que celles de ces 'toqués' mais qui aurait eu le mérite d'être plus authentique.

N'empêche, les recettes sont bien présentées et faciles à réaliser pour qui aime cuisiner un tant soit peu.

J'ai quand même noté une légère discordance entre les ingrédients des recettes et les photos, ainsi une belle frisée se transforme en un mélange de jeunes pousses, des pissenlits en roquette… Bon, je chicane car les photos sont très belles :-) D'un autre côté, quand la recette est accompagnée de frites, il y a une double cuisson de celles-ci, et ça, c'est le top car encore maintenant, il y a des restaurants français qui ne font qu'une seule passe à la friteuse et ça donne des frites mollassonnes !

 

Quelques recettes m'ont mis l'eau à la bouche et je sens que je vais les réaliser assez vite :

Soupe de moules et de coques ; Velouté de potiron aux noix ; Marinade de saint-jacques et cabillaud ; Tartare de couteaux et pinces de tourteau ; Terrine de campagne ; Cotriade de bar, saumon et saint-jacques ; Poêlée de coquillages persillés ; Moules au cidre et aux lardons ; Joue de bœuf au vin rouge ; Gigot d'agneau, mogettes au jus de sauge ; Pintade rôtie aux pommes et calvados. J'en salive d'avance ;-)

 

J'ai adoré les multiples citations culinaires d'auteurs bien connus réparties tout au long de ma lecture. Et notamment l'unique référence directe à Annette Poulard que voici concernant son omelette :

 

« Les bons œufs de la ferme, le meilleur beurre du pays, sans y regarder, mais sans le faire roussir, et surtout en se gardant de trop cuire ! »

 

Que dire enfin de la générosité « légendaire » de la Mère Poulard si vantée dans ce recueil quand on réalise que Mr Vannier est en fait propriétaire de plus de la moitié des établissements culinaires Poulard du Mont et que le pèlerin en sac à dos et scandales n'a clairement pas les moyens de se payer la fameuse omelette si réputée d'antan… Générosité de la Mère que l'auteur veut peut-être mettre à son profit mais qui n'a jamais été et qui n'existe pas ! La Mère veillait méticuleusement au grain comme en fait l'actuel propriétaire…

 

Le Mont-Saint-Michel est un lieu d'exception, un lieu magique et mythique qui ne laisse personne indifférent. La « Mère Poulard » était une belle enseigne qui dès qu'elle a été connue a « soigné » ses clients huppés et maintenant, malheureusement, c'est une belle arnaque touristique qui nourrit son maire honorifique (à savoir l'auteur de ce recueil), les rois n'y viennent plus depuis longtemps :-p

 

Tant que j'y suis, j'en rajoute une couche avec les biscuits… Je viens de recevoir une magnifique boîte cubique « Les cookies de la Mère Poulard » qui vient des Galeries Lafayette, la boîte est belle, les biscuits sont bons. Ayant un beau-fils normand, j'ai et je déguste régulièrement les biscuits de Lonlay-l'Abbaye et là, il n'y a pas photo ! Ils sont plus tendres et sont nettement plus natures (beaucoup moins d'ingrédients) que ceux de la bonne Mère :-p

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 17:51

 

Et me voilà à nouveau confrontée à un livre de cuisine... Et même s'ils abordent tous le même sujet, ils sont tous différents dans leur approche culinaire et leur présentation. Et parfois même, ça se lit comme un roman mais ce n'est pas le cas pour ce dernier.

Celui-ci présente bien, pas trop grand, pas trop gros, pas trop lourd, un format idéal donc pour un plan de travail mais petit bémol, une taille de caractère un peu trop petite pour une lecture facile tout en cuisinant.

Aie, voilà, je suis déjà perplexe : dans les dix ingrédients indispensables de notre placard idéal, il y a du beurre de cacahuète et du lait de coco ! Deux ingrédients intéressants pour quelques recettes mais de là à les considérer comme des indispensables, ça me laisse pantoise. D'un autre côté, les auteures sont anglaises et n'ont donc pas vraiment ni le même placard que nous ni les mêmes préparations de base. Et c'est alors assez génial de se plonger dans une cuisine rapide, goûteuse, fortement influencée par les apports des anciennes colonies anglaises et donc assez différente de celle plus classique de nos grands-mères. Chutney, chakchouka, curry, chili, dhal,…, j'en ai l'eau à la bouche :-)

J'aime assez le côté ludique de la présentation des recettes avec à chaque fois les pictogrammes des produits clés (pour rappel, il y en a 10) , des essentiels (en gros les épices et sauces pour donner du goût à la préparation, il y en a 20) et enfin, le petit panier qui indique les éléments à aller chercher à l'épicerie du coin pour finaliser la préparation du jour.

En ce qui concerne l'organisation du recueil, c'est simple : dix ingrédients indispensables, dix chapitres qui commencent tous sur une double page par une recette de base et trois variantes et se poursuivent avec quelques recettes plus élaborées sans être pour autant d'une grande complexité.

Petit clin d’œil, j'ai adoré l'expression plusieurs fois utilisée de « laisser tomber les épinards » même si je pense qu'il s'agit juste de les laisser réduire dans leur jus ;-)

 

« La première fois, suivez la règle. La seconde fois, enfreignez-la. »

 

Un livre de cuisine qui ne manque pas d'intérêt mais qui malheureusement ne rencontre pas vraiment nos placards de ce côté-ci de la Manche. N'empêche, il ouvre nos horizons vers une cuisine plus exotique, facile à réaliser, pas chère et souvent festive.

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 08:51

«Espagne – Le livre de cuisine» de Simone et Inés Ortega.

Tout d'abord, un tout grand merci aux éditions Phaidon pour ce recueil que j'ai reçu dans la cadre de la dernière Masse Critique de Babelio.

Et pour cet ouvrage, il ne faut pas parler de recueil mais plutôt de bible culinaire car ma foi, il fait son poids.

Un superbe broché donc, magnifiquement illustré par Javier Mariscal. Les dessins qui étoffent le texte peuvent sembler simplistes mais illustrent parfaitement, par la sobriété des lignes et le choix des couleurs, la diversité et la joie en cuisine et autour d'une table bien garnie. J'ai adoré, j'adore toujours et je prends vraiment plaisir à les regarder encore et encore. Et ce n'est pas tout, des photos magnifiques regroupées chaque fois en trois ou quatre planches sont proposées à la fin des gros paragraphes et croyez-moi, elles donnent faim.

Le contenu est riche, 1080 recettes, c'est pas rien. On passe des simples olives servies en apéro à la préparation d'un œuf à la coque, d'une paella classique qui fait saliver à la préparation des multiples légumes que l'on trouve dans nos jardins, des multiples façon d'accommoder les sardines aux non moins multiples préparations des steaks, de la cuisson des abats dont seulement les anciens se souviennent aux desserts qui donnent l'eau à la bouche.

Petit bémol néanmoins, quand par exemple l'auteur s'attarde sur les légumes secs et les haricots blancs notamment, inutile de répéter à chaque recette le mode de préparation des haricots (plus ou moins 10 lignes copiées-collées à chaque recette) étant donné qu'elles se suivent. Pareil pour les pois chiches et les lentilles quoique pour ces dernières l'auteure a commencé sa dernière recette les concernant en utilisant le lien magique « Cuire les lentilles, voir recette précédente... ». Les répétitions, c'est épuisant, même dans un livre de cuisine. Et malheureusement l'auteure persévère et reproduit le même schéma pour la cuisson des légumes…, et il y en a beaucoup. Et l'auteure applique encore et toujours la même technique pour les œufs, cinquante pages de bonnes idées mais qui auraient pu se limiter à vingt en proposant juste les alternatives d'accompagnement au lieu de répéter chaque fois la préparation de base pour chaque variante. Et pareil pour les poissons et pour les viandes, c'est récurrent donc dans l'ensemble de l'ouvrage. Ainsi sur 19 recettes de poulet, on retrouve dans 17 ce copié-collé : « Vérifier la cuisson en piquant la pointe d'un couteau dans une cuisse : si le jus qui perle est clair et si la chair n'est plus rosée, c'est que le poulet est cuit. » Et ce n'est pas fini, la phrase sert aussi pour la dinde et le chapon ;-) Si les recettes concernant le gibier et les abats sont écrites d'une manière plus diversifiées, c'est juste qu'il y en a beaucoup moins. Mais dès les desserts, voilà la technique du copié-collé qui réapparaît avec par exemple la phrase : « Pour vérifier la cuisson, enfoncer la pointe d'un couteau dans le gâteau : elle doit ressortir sèche. Sortir le gâteau du four et le laisser refroidir un peu avant de le démouler sur une grille à pâtisserie »...

Après le riz, les légumineuses, les pommes de terre, on passe aux pâtes et là, je suis perplexe. Le temps de cuisson indiqué dans l'introduction du chapitre est de 10 à 12 minutes…, ça doit être une marque très particulière parce que chez nous, pour les avoir al dente, on ne dépasse jamais 7 minutes grand max et je ne parle pas de pâtes fraîches ;-) Par contre, pour ce sujet, l'auteure renvoie bien à l'introduction du paragraphe pour la cuisson des pâtes et donc, pas de répétitions inutiles ici.

J'ai relevé aussi quelques incohérences ainsi au sujet des betteraves, l'auteure nous conseille les moins appétissantes car elles ont été cuites au four et nous donne comme méthode de cuisson, la classique, à l'eau… J'ai du mal à comprendre sa pensée.

Je suis également très perplexe quand l'auteure parlant du poulet considère qu'il n'y a pas si longtemps il n'apparaissait qu'à la table des privilégiés alors qu'Henri IV aurait dit au XVIème siècle : « Si Dieu me donne encore de la vie je ferai qu’il n’y aura point de laboureur en mon Royaume qui n’ait moyen d’avoir une poule dans son pot ».

Histoire ou plutôt origine des fruits et légumes, trucs et astuces culinaires, remarques nutritionnelles et remèdes de grands-mères égrainent les différents chapitres généralement en introduction de paragraphes. C'est bien, utile, déjà connu depuis longtemps pour qui s'intéresse à la cuisine, juste un rappel donc pour beaucoup d'entre nous. Mais, cette partie semble avoir été ajoutée par à-coups, sans objectif continu et fait donc parfois un peu brouillon.

 

« Remarque : la sauce poulette est une variété de béchamel épaissie à l’œuf et souvent additionnée de persil. »

 

« Remarque : d'origine mexicaine, les quesadillas se préparent avec des tortillas qui, dans ce cas, ne sont pas des omelettes à l'espagnole, mais de fines galettes de froment ou de maïs. »

 

Ma conclusion : un bien bel ouvrage où la forme prime sur le fond. Pour être honnête, il est très complet mais l'ensemble aurait pu tenir dans deux fois moins de pages car finalement, c'est souvent le même mode opératoire qui revient ; seule différence, la sauce à laquelle le plat sera mangé. Très peu de découvertes culinaires pour ma part si ce n'est certains accompagnements auxquels je n'ai jamais pensé et que je vais tester assez rapidement. Et enfin, je pense que l'auteure se complique la vie avec ses nombreuses poêles, cocottes, plats à four qui servent dans une même recette. Mon expérience montre que beaucoup de préparations peuvent être réalisées sans que la cuisine ne se transforme en champ de bataille, champ de bataille très bien illustré à la fin de l'ouvrage ;-)

Et pour finir, il me semble que l'auteure a tellement mis ses recettes au goût du jour au fil du temps qu'elles en ont perdu leur caractère traditionnel et on se retrouve alors face à une cuisine somme toute très classique et peu typée espagnole. Un tout beau cadeau néanmoins à offrir à des jeunes mariés qui veulent se lancer dans l'expérience toujours renouvelée des plaisirs de la cuisine.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 11:33

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item : « Un livre qui se déroule dans votre région d'enfance ou pays d'origine », je vous propose un ouvrage pas vraiment littéraire mais qui sent bon le terroir. Un livre rempli d'historiettes contées au coin du feu qui débouchent à chaque fois sur quelques recettes qui donnent l'eau à la bouche. Des recettes simples mais qui faisaient le bonheur des gens d'antan et dont certaines laissent encore un écho dans ma mémoire.

Ainsi, la potée du matin que me préparait ma grand-mère, bien plus goûteuse qu'un bol de céréales et que je prépare encore de temps en temps pour mon plaisir et celui de mes enfants.

Pas de cuisine moléculaire ici ni de contes à dormir debout, juste des histoires vraies où le braconnage tient la part belle car dans cette région, entre rus et forêts, tous nos ancêtres étaient un peu braconniers pour le plaisir de la chasse mais aussi pour celui du ventre. Et là, on trouvait sur la table, les cuisses de grenouilles à l'ail et au persil, les grives et les ortolans bien grillés et le faisan rosé à point sur son lit de choucroute… Si le faisan peut encore se trouver, les grenouilles fraîches et les petits oiseaux font définitivement partie de la cuisine oubliée de nos aïeux.

« Une fois la ou les grives servies, on ne laissait dans l'assiette que les becs. »

« De ces garennes sortait une odeur d'urine âcre bien sûr, mais mélangée à l'odeur de l'herbe fauchée et du foin étalé, ça sentait bon la campagne. »

« Si l'oignon est le légume du pauvre et Zola le décrit comme tel dans Germinal, il possède cependant beaucoup de qualités nutritives et de vertus. Il est riche en vitamines C, en sels minéraux, en soufre et en oligo-éléments. S'il fait pleurer, il protège de bien de microbes. »

« Il savait qu'il ne vivrait plus des années, non qu'il soit usé, mais l'âge était là et personne n'y pouvait rien. Vivre centenaire, il y avait déjà pensé, mais cela ne l'intéressait pas. C'est pourquoi il se levait très tôt et toujours le premier, afin que ses journées soient longues et bien remplies. Il voulait en profiter au maximum. »

« Tais-toi, fainéant ! C'est moi qui décide où tu as ta place. Si tu veux bouffer, tu iras travailler. Les cols blancs, c'est pas pour nous. Chacun à sa place, t'as compris ! »

Un ouvrage précieux, riche de vieilles cartes postales de la région ainsi que de belles illustrations, riche encore des us et coutumes des gens de nos campagnes, riche aussi de ses recettes à mitonner qui donne chaud au cœur et au ventre, riche enfin de la belle dédicace de l'auteur qui a reconnu en moi une grande gourmande ;-)

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24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 13:51

«Chaque jour est un festin» de James et Kay Salter.

Quelle bonne idée que cet almanach qui réunit le temps qui passe, l'histoire et la cuisine. Le titre donne l'eau à la bouche mais malheureusement le contenu est loin du festin attendu.

Un grand mélange de tout et de n'importe quoi.

Et les jours se suivent mais ne se ressemblent pas… Certains sont riches d'informations pertinentes et d'autres de platitudes navrantes.

Entre de nombreuses répétitions (comment organiser un dîner ou encore la cuisine chinoise), notions classiques de cuisine, règles de savoir-vivre parfois erronées (ainsi les Américains qui attendent poliment que tous soient servis pour commencer à manger alors que les Européens bâfrent de suite…), souvenirs personnels, anecdotes historiques et de nombreux « clichés », on trouve quand même quelques recettes au détour des pages.

Bizarre aussi ces auteurs qui prennent leur propre livre de cuisine quand ils partent en gîte… et c'est une recommandation faite au lecteur pour passer un bon séjour.

Sur le fromage : « Les Français mangent souvent, par exemple, la croûte du camembert, du roquefort... », c'est peut-être parce que je suis belge mais je ne savais pas que ces deux fromages avaient une croûte :-p

Beaucoup d'erreurs demeurent, même si la traductrice en a corrigé quelques-unes (notes en bas de page), ainsi mettre du sel sur une tache de vin rouge est le meilleur moyen pour qu'elle s'imprime à demeure et non l'inverse.

Allez, un en-cas pour la route : page 71, Rossini en tant que gourmand gourmet invente son propre tournedos mais page 311, l'histoire est tout autre et c'est alors Escoffier qui crée la recette en hommage au grand compositeur…

Et les pages se suivent, comme les jours et les inepties aussi ; ainsi, « En France, le meilleur foie gras est servi cru... », j'ai un peu de mal à croire que personne n'a jugé bon de donner aux auteurs gastronomes la recette du foie gras…

On n'est pas à une indigestion près quand on lit « La simple mention 'croissants' indique qu'ils contiennent moins de beurre ou seulement de la margarine» alors que juste avant l'auteur précise que cette viennoiserie est riche en beurre…

Un livre qui parle beaucoup des vins, et les plus chers ne sont pas oubliés ; qui cite de nombreux restaurants, et comme de juste, les plus chics et donc les plus chers s'y retrouvent ; qui voit défiler les membres d'une société bcbg bien connue des auteurs mais qui ne nous parle pas…

Pas de littérature ici, certains jours sont aussi inspirants qu'une simple liste de courses et d'autres semblent tout droit sortis d'un dictionnaire ou autre livre de référence. Les jours tirés du livre de raison des auteurs sont quant à eux juste des impressions, des anecdotes ou des compositions de repas jetées sur la page sans plus de raffinement. Pas vraiment beaucoup de cœur ni d'humour dans cet almanach consacré aux plaisirs de la table.

Néanmoins, la lecture de cet ouvrage m'a permis d'enrichir ma collection d'aphorismes culinaires ainsi que de découvrir quelques curiosités historiques du monde de la cuisine que je prendrai plaisir à approfondir.

« La vie est faite d'une multitude de choses, et parmi les plus belles que compte cette multitude, il y a les repas. »

« La fin du dîner n'est pas moins importante que ce qui l'a précédée. Elle est comme la finale d'un vin, sa rétro-olfaction. »

« La cuisine est le cœur véritable de la maison, le cœur de la vie. »

« Comme l'homme, le citronnier n'aime pas l'excès de pluie et aime vivre près de la mer, où les températures sont douces et l'air humide. »

« Vie moyenne d'un buveur d'eau : cinquante-six années,

Vie moyenne d'un buveur de vin ; soixante-dix-sept années.

A vous de choisir ! »

Conclusion, un livre écrit par des Américains pour des Américains qui peuvent y puiser quelques bons mots pour bien paraître en société !

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 16:48

Et encore une critique difficile à faire…

J'ai cherché ce bouquin dans le cadre d'un projet intitulé « Une semaine, une recette » pour notre site d'histoire et généalogie et j'ai eu bien du mal à me le procurer même si beaucoup d'autres ouvrages de cuisine y font référence.

Voilà, je l'ai maintenant et je l'ai lu…, et je suis quand même un tantinet déçue.

Je vous explique, l'auteur est génial, il a une belle plume qu'il utilise avec brio et, ce qui ne gâche rien, ne manque clairement pas d'humour. Alors, me direz-vous, où est le problème ?

Si ce n'est la forme, c'est donc le fond et là, l'auteur m'a souvent laissée perplexe, septique, et même parfois fâchée.

Le livre ne manque pas de sources mais la plupart sont introuvables.

Allez, un exemple, les livres de raisons des ménagères wallonnes qui proviennent d'une collection privée, c'est merveilleux ! Mais les recettes proposées sont tellement complexes parfois qu'elles sont peu représentatives de notre terroir.

Autre exemple, les menus de guerre ou l'art de la débrouille où la farine utilisée est en partie faite à partir de marron d'inde. Le marron étant bien sûr un aliment impropre à la consommation humaine et qui demande une préparation longue pour en extraire une fécule comestible. C'est en octobre 1942 que cette expérience a été menée à Paris mais je ne pense pas que nos ménagères ont pu un jour en fabriquer sans risque dans les cuisines de nos villages. Faire de la fécule de pomme de terre ou encore de la farine de maïs ou de châtaigne est plus accessible.

On peut aussi passer sur les citrouilles au temps de Charlemagne en évoquant une ellipse de traduction car bien sûr, ce légume comme la pomme de terre n'est apparu dans nos jardins qu'après 1492 !

Et voilà, le sujet est passionnant, l'approche est clairement ludique, l'histoire de la cuisine à travers les petites histoires de la grande histoire, c'est trop cool mais, sauf pour en rire, je ne suis pas certaine de pouvoir utiliser cet ouvrage comme référence.

Bon, tout n'est pas à jeter mais tout est à vérifier… Bon, j'ai du travail ;-)

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 16:03

Un tout beau livre d'une belle couleur safranée qui donne du punch et illumine le plan de travail de la cuisine.

Belle présentation des recettes au fil de l'année et des nombreuses fêtes que l'on retrouve dans tous les pays du monde ; chaque recette est accompagnée d'un entrefilet d'histoire, d'une astuce de cuisine et du coup de pouce des petiots :-) On ajoute à cela quelques dessins bien colorés et on a entre les mains un bel ouvrage, à offrir pour les fêtes justement.

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