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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 11:46

 

Magnifique, c'est un peu court et pourtant, comment décrire une lecture si riche, si vivante, où le merveilleux sans cesse renouvelé côtoie si bien les jalousies les plus basses.

Magnifique, toujours, cette plume qui s'élève, se déchaîne dans un océan de toiles, de dentelles, de soie, se distrait parfois dans quelques dialogues bien sentis d'une société bien choisie où tous les genres se retrouvent.

Magnifique, cette montée en puissance qui de pages en pages s'envole en lumière vers l'apothéose tandis qu'autour c'est la débandade, tout s'effiloche, tout meurt dans l'obscurité la plus noire.

Magnifique, ces personnages si bêtes, si méchants, si pleins de cette envie humaine de toujours manger l'autre, le plus haut, le plus puissant pour être finalement à leur tour mangés.

Magnifiques, ces femmes si naïves, si avides, si avisées parfois qu'un bibelot met en transe, qu'un calicot transporte, qu'un arc-en-ciel de couleurs émerveille, que le mot solde rend folles.

Magnifique, ce bazar qui grandit au fil des pages, qui se modernise même dans ses cuisines et qui, de petite boutique spécialisée se transforme en un monstre magnifique dédié à la femme et ses envies toujours changeantes, toujours renouvelées.

Magnifique enfin, cet amour impossible, unique et pur qui s'épanouit lentement aux détours des comptoirs, des escaliers, des ponts volants et ce, malgré la médisance, les ragots malsains et les vilenies les plus basses.

Magnifique aussi ce travail de recherche de l'auteur, pour être au plus près de cette révolution commerçante que sont l'éclosion des bazars au détriment des petits commerces dédiés. Sans nous noyer dans des détails superflus, il nous expose froidement le calcul de la réussite tout en nous dévoilant avec la palette infinie de la poésie la beauté époustouflante qui se dégage de l'art de la présentation qui éblouit et excite toutes les femmes au point parfois de leur faire perdre la tête.

Magnifique, cette explosion d'odeurs, de couleurs, de sentiments et d'images dans lequel ce roman m'a tout entière plongée au point que le mot fin m'a semblé trop rapide, j'en voulais encore...

 

« L'art n'était pas de vendre beaucoup, mais de vendre cher. »

 

« Et elle ne put s'empêcher de rire, tant l'idée lui parut singulière. Ce fut une transfiguration. Elle restait rose, et le sourire, sur sa bouche un peu grande, était comme un épanouissement du visage entier. Ses yeux gris prirent une flamme tendre, ses joues se creusèrent d'adorables fossettes, ses pâles cheveux eux-mêmes semblèrent voler, dans la gaieté bonne et courageuse de tout son être. »

 

« C'était un gouffre, on y engloutissait en un jour seize hectolitres de pommes de terre, cent vingt livres de beurre, six cents kilogrammes de viande ; et, à chaque repas, on devait mettre trois tonneaux en perce, près de sept cents litres coulaient sur le comptoir de la buvette. »

 

« Crever pour crever, je préfère crever de passion que de crever d'ennui ! »

 

« C'était par un instinct du bonheur qu'elle s'entêtait, pour satisfaire son besoin d'une vie tranquille, et non pour obéir à l'idée de la vertu. Elle serait tombée aux bras de cet homme, la chair prise, le cœur séduit, si elle n'avait éprouvé une révolte, presque une répulsion devant le don définitif de son être, jeté à l'inconnu du lendemain. L'amant lui faisait peur, cette peur folle qui blêmit la femme à l'approche du mâle. »

 

« Quand des calicots se mettent à vendre des savons et des galoches, ils peuvent bien avoir l'ambition de vendre de vendre des pommes de terre frites. Ma parole, la terre se détraque ! »

 

Pour le plaisir, je ne peux m'empêcher de vous faire partager ces quelques mots de Zola concernant ce roman :

 

« Là apparaît le côté poème du livre : une vaste entreprise sur la femme, il faut que la femme soit reine dans le magasin, qu'elle s'y sente comme dans un temple élevé à sa gloire, pour sa jouissance et pour son triomphe. La toute-puissance de la femme, l'odeur de la femme domine tout le magasin. Et l'idée commerciale d'Octave est là, plus ou moins consciente et affichée. »

 

Et c'est parfaitement réussi, un vrai coup de cœur, j'ai adoré :-)

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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 10:41

 

Comment dire, lire un Diderot pour un challenge, pourquoi pas, mais...

Mais peut-être avec des pieds de plomb, m'attendant à une écriture ampoulée et obscure, une histoire alambiquée et incompréhensible, un discours occulte pour nous qui ne sommes plus de ce siècle-là.

Et pourtant, quelle découverte finalement !

Voici un homme qui fort de ses convictions humanistes va nous décrire intimement les revers d'une jeune fille enfermée contre son gré dans un couvent et son combat acharné pour recouvrer sa liberté perdue tout en respectant les règles internes de ces lieux contre nature. C'est une descente aux enfers alors qui se déroule sous nos yeux, avec la bénédiction de Dieu et de certaines de ses institutions, avec la bénédiction du monde séculier qu'il soit de pouvoir ou de famille.

Diderot, d'une farce entre amis, s'est pris au combat de la Religieuse au point d'en être investi. Son mémoire est un plaidoyer contre l'hypocrisie des uns et l'inhumanité des autres, contre l'illusion des uns et la folie des autres. Il nous ouvre la porte d'une demeure réservée aux 'appelées' mais qui souvent n'était peuplée que d'enfants non désirées ou illégitimes, de jeunes filles déshéritées ou perdues. Et même celles qui étaient portées par la voie, voyaient leur foi se ternir au fil des ans passés entre ces quatre murs clos, entre méchanceté et rigueur, entre solitude et perversion.

Il dénonce, par la voix de sa Religieuse, le non-sens d'une non-vie et sa plume court, sans perdre haleine, sans le vouloir même, et crie à l'injustice et à l'imposture. On sent une souffrance réelle de l'auteur devant tant de cruautés imposées, physiques et psychologiques, et ce, tout en restant profondément croyant car Dieu reste omniprésent dans le discours. Un Dieu de pardon et d'amour qui clairement n'a jamais demandé le sacrifice d'une vie au monde, à la société.

Une plume riche et sensible, qui touche, percute et interroge ; un vocabulaire riche et parfois suranné mais toujours juste ; des personnages enfin, plus vrais que nature, profonds d'innocence ou de folie, emplis de dureté ou de tendresse, complètement naïfs ou juste pervertis. Et ça se lit d'une traite tant le récit bouleverse...

 

« On veut que je sois religieuse ; peut-être est-ce aussi la volonté de Dieu. Eh bien ! Je le serai ; puisqu'il faut que je sois malheureuse, qu'importe où je le suis ! »

 

« Il me semble pourtant que, dans un État bien gouverné, ce devrait être le contraire : entrer difficilement en religion, et en sortir facilement. »

 

Et enfin, il ne faut pas oublier les préfaces, les car il y en a deux ! Celle en début de livre, là où est bien sa place, se lit pour mieux comprendre l'auteur et son temps, elle donne quelques clés au lecteur pour qu'il traverse sa lecture sans embuches. Et la deuxième, que l'on trouve bizarrement en fin d'ouvrage, est celle écrite par Diderot lui-même. Cette dernière termine le roman et donc, la brève vie de sa Religieuse.

Je ne pourrais dire si c'est un chef d’œuvre mais c'est un livre puissant où l'on sent toute l'implication de l'auteur et son profond humanisme.

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 21:56


Magnifique, un bain de jouvence, un retour à l'adolescence, un plaisir bien trop bref tant cette lecture est entraînante.
Des personnages magnifiques dans leur caricature, des descriptions méticuleuses des lieux exotiques traversés, une époustouflante connaissance des bateaux et des machines à vapeur, des brèves d'Histoire concrètes au détour des différents chapitres, une rigueur mathématique constante dans les chiffres donnés, voilà, c'est du Verne, soit on aime, soit on n'aime pas et moi, je continue à adorer :-)
Et je ne parle même pas du bonheur d'avoir entre mes mains cette édition ancienne qui sent bon le vieux papier et qui reprend tout au long du récit les gravures originales de la première édition.
Et le film se met de suite en mouvement dès la première page car l'écriture malgré sa rigueur est rythmée par le temps qui passe et par les nombreuses péripéties qui ne font que s'enchaîner.
Et la poésie dans tout cela, car il y a bien une qui ressort de la précision technique de l'auteur et l'on se laisse alors porter par cette science qui dans le cas de ce récit n'est pas une fiction mais bien un objectif réalisable.


...'Il avait accompli en quatre-vingts jours ce voyage autour du monde ! Il avait employé pour ce faire tous les moyens de transport, paquebots, railways, voitures, yachts, bâtiments de commerce, traîneaux, éléphants.'… pour rien… pour tout… pour trouver l'amour :-)


Un auteur que j'ai dévoré, il y a longtemps… Un auteur dont j'ai relu « Voyage au centre de la terre » avec un de mes enfants pour un travail scolaire… Un auteur laissé un peu de côté avec le temps qui passe et les livres à lire qui s'accumulent… Un auteur avec qui j'espère passer encore un petit moment à l'occasion du challenge multi-défis 2017 de Babelio

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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 11:35

 

Héhé, encore une belle découverte dans le monde des livres rouges et ce à plus d'un titre.

D'abord, l'histoire est originale et ne manque pas de suspense même si le personnage principal prend un temps fou à se déciller les yeux. Une belle plume, un vocabulaire riche et coloré, des personnages attachants, beaucoup de bons sentiments , une touche de méchanceté quand même pour éviter le tout sucre, un brin d'humour et un tout petit chouïa d'érotisme pour justifier la couleur du roman.

Ensuite, une surprise, l'auteure est francophone ce qui est assez rare dans ce genre de littérature. Cela explique le sentiment de subtile différence que j'ai ressenti tout au long de ma lecture. Pas de cours d'anatomie ni de situations crues et vulgaires comme cela arrive parfois, beaucoup de descriptions sans pour autant plomber l'ambiance, une fluidité d'écriture qu'on ne retrouve pas toujours quand il s'agit de traduction, un bon roman donc.

 

« Qu'est-ce qui l'avait tant attiré chez elle ? Sa beauté ? Son orgueilleuse prestance ? Plus il y réfléchissait, plus il se demandait comment il avait pu aimer une créature aussi imbue d'elle-même. »

 

Une auteure qui mérite le détour même si elle reste loin des reines du genre.

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 16:41

 

Voilà un petit livre rouge, sans prétention aucune, pour passer le temps avant les fêtes et surtout, avant le début du nouveau challenge multi-défis sur Babelio.

Une jolie histoire, écrite d'une belle plume, avec un seul petit regret, le côté nunuche du personnage principal pendant les deux premiers tiers du bouquin…

Je désespérais de voir cet homme de 31 ans se comporter comme un gamin puéril, frivole et désinvolte alors que son pendant féminin assumait tout, les tâches, les responsabilités en plus de ses sentiments impossibles ;-)

 

« Il avait assez vécu pour savoir que, contrairement à la beauté du corps, celle de l'âme ne fane jamais. Lorsqu'un homme voulait choisir une femme, c'était surtout à la beauté de son âme qu'il devait faire attention. »

 

Clairement pas la meilleure auteure du genre mais une gentille récréation, sans plus.

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 15:43

 

Un manuscrit refusé par 45 agents littéraires avant d'être publié en 2009, voilà ce qui finalement m'a le plus choqué !

L'auteure, originaire elle-même de Jackson, Mississippi, nous propose pour son premier livre les relations très particulières en 1960 entre les « Bonnes » et les femmes blanches.

Un roman bien mené, rythmé par les confessions de quelques bonnes qui malgré leurs peurs, osent parler. Elles racontent alors les conditions de travail qui leurs sont imposées par les règles en vigueur dans un état qui regrette encore l'abolition de l'esclavage et qui considère toujours les personnes de couleur comme des sous-personnes. Sous-personnes qui élèvent néanmoins les bébés de ces femmes blanches et qui créent des relations profondes avec ces enfants. Enfants qui devenus grands gardent souvent beaucoup de tendresse pour leurs nounous de couleur.

Et parlons un peu de ces femmes blanches, qui vont toutes à la fac à la pêche au mari, qui sont paresseuses, futiles, intolérantes et qui ont l'intelligence d'un pois chiche. Et elle se prennent pour les reines du monde alors qu'elles mènent une vie superficielle qui les tient occupées, jour après jour. Et gare enfin à celles qui se démarquent du lot, qui voient les choses autrement et qui pensent que la situation doit évoluer vers une société plus tolérante et égalitaire, elles risquent autant que les nounous qui veulent s'exprimer.

 

« Il n'y a pas pire endroit que dans un four. Quand on y est, c'est pour cuire ou pour nettoyer. C'est sûr que cette nuit je vais encore rêver que je suis coincée là-dedans et que quelqu'un ouvre le gaz. »

 

« La vérité.

Ce mot-là, ça me rafraîchit, comme de l'eau qui coulerait sur mon corps tout collant de sueur. Qui refroidirait la chaleur qui m'a brûlée toute ma vie.

La vérité, je me répète dans ma tête, juste pour sentir ça encore une fois. »

 

« Mon emploi du temps est toujours le même, où que je travaille : le lundi, je cire les meubles. Le mardi, je lave et je repasse les foutus draps, c'est le jour que je déteste. Le mercredi, je récure la baignoire à fond même si je l'essuie tous les matins. Le jeudi, je cire les parquets et j'aspire les tapis, sauf les plus vieux, je les faits au balai pour pas qu'ils s'effilochent. Le vendredi, c'est grosse cuisine pour le week-end. Et tous les jours serpillière, lavage du linge et repassage des chemises pour pas se laisser déborder, et entretien général. L'argenterie et les vitres quand c'est nécessaire. »

 

« Vous croyez tous que la prière va empêcher les Blancs de nous tuer ? »

 

Un roman fiction qui est le témoignage d'une société ségrégationniste qui, je l'espère, a évolué en 50 ans mais je n'en suis pas si sûre…

Un récit qui montre une fois de plus que l'inculture est la mère de l'intolérance, que ce soit à propos de la couleur de la peau ou de l'appartenance à une religion et ça, c'est malheureusement toujours bien d'actualité.

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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 14:45

 

Hé hé, pas mal du tout !

Pas récent et c'est ça qui fait son charme particulier. Il faut dire que les premiers livres rouges ont quand même un petit quelque chose qui manque aux récents… Peut-être juste la part romantique et aventureuse qui est remplacée maintenant par de l'érotisme pur et dur… Je vais approfondir la question pour ma prochaine critique d'une auteure « antique » du genre ;-)

Une belle plume, de l'humour, un zeste de mystère, un brin de dérision et des personnages super attachants ; voilà un roman réussi pour qui veut juste se distraire du train-train quotidien.

 

« Quand on aime, on accepte tout d'une personne, et le côté lumineux, et le côté obscur. »

 

Bon, il faut quand même parler de la couverture… L'homme viril, puissant, basané et passant pour un métis est ici représenté par une sorte d'adolescent imberbe avec une plume dans les cheveux, trop drôle !

J'adore ma maman qui visite régulièrement les bouquinistes de sa ville pour nous trouver à moi et à ma plus jeune fille des livres rouges d'antan qui parfois ne sont même plus réédités ;-)

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 12:45

 

Voilà une auteure qui apprend vite. Son premier roman n'était clairement pas au top même si l'écriture montrait de belles dispositions. Ce second récit est par contre, presque parfait.

Une plume légère, riche et colorée ; une histoire super bien documentée où les références à l'Histoire sont tout à fait intégrées au récit ; des personnages attachants, étoffés et bien campés dans le cadre de l'époque. On ajoute à cela un peu de superstition, un brin d'humour, quelques batailles et beaucoup d'amour, et on a alors entre les mains un roman bien distrayant.

J'ai beaucoup appris sur la vie des mercenaires au début du XVIème siècle. Ces soldats qui se battaient pour de l'argent menaient une vie trépidante, violente, et courte. Ils ont fait l'histoire souvent sanglante de l'Europe sans laisser de souvenirs bien marquants car contrairement aux nobles leurs noms n'étaient pas importants, ils étaient juste de la chair à canon.

 

« Il lui faudrait toutefois faire preuve de tact, Alonsa serait sa pire ennemie. Il savait qu'elle le désirait autant qu'il la désirait ; malgré cela, elle formait une adversaire de taille. Il devrait évaluer ses défenses, découvrir ses faiblesses avant qu'elle ne les renforce. Alors, il s livrerait à un siège assidu ; un assaut frontal direct, en vérité. »

 

« On aurait dit un champ exubérant de fleurs improbables, dont ils partageaient l'espérance de vie plutôt courte. Ils saisissaient donc toutes les occasions pour profiter de la vie et s'amuser. Ils s'entraînaient dur, se battaient dur, jouaient dur. En dehors des combats, ils copulaient librement, s'adonnaient à des jeux de hasard et buvaient, et ils mouraient jeunes, presque sans exception. »

 

Une auteure à suivre car elle se passionne pour une période de l'Histoire très peu utilisée dans les livres rouges et qui pourtant ne manque pas d'intérêt.

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 12:10

 

Croyez-moi, il est bien plus facile de lire un livre de cuisine qu'un dictionnaire d'expressions érotiques même si certaines de ces dernières sont pour le moins scandaleusement drôles remises dans leurs contextes littéraires.

Des dictons de cuisine aux petites phrases courantes, des expressions du temps jadis aux friponneries du langage moderne, l'auteure, bien documentée, nous présente les détours grivois du langage d'une manière encyclopédique ce qui rend la lecture assez aride malgré le sujet plutôt brûlant. Mais à cœur vaillant rien d'impossible et pour maîtriser le sujet du tendre, il faut parfois y mettre du sien ;-)

Ainsi, grâce à cette encyclopédie, des textes dont la compréhension pour moi était plutôt intuitive prennent tout leur sens croustillant. Et de Villon à San-Antonio en passant par Rabelais et Mme de Sévigné, les pensées égrillardes bien déguisées sous un langage fleuri se comprennent dans toute leur splendeur.

Malgré tout, un petit bémol, pour certaines expressions, la plume de l'auteure semble plus lourde, comme si elle perdait le fil de son idée et on se retrouve alors avec la sensation que le récit part en couilles et c'est assez dérangeant.

 

« Ayant après long désir,

Pris de ma douce ennemie

Quelques arrhes du plaisir,

Que sa rigueur me dénie,

Je t'offre ces beaux œillets,

Vénus, je t'offre ces roses... »

 

Un beau recueil à placer avec les dictionnaires et les anthologies dans la bibliothèque, un sauf-conduit pour maitriser enfin la partie la plus frivole des merveilles de la langue française à travers le temps ;-)

Merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour cet ouvrage d'érudition polissonne.

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 13:32

 

Mignon, rafraîchissant, charmant, amusant aussi...

Un roman conte de fée où Cendrillon est humaine et où le Prince Charmant fait partie du peuple de l'ombre.

Mais il n'y a pas grand-chose d'autre à dire…

L'histoire est simple et assez classique, les personnages sont attachants mais tellement peu étoffés, et la forme, à la portée d'un enfant de 10 ans ; vocabulaire de base, phrases courtes, dialogues familiers, peu de longues descriptions, pas d'analyse de société ou autres pensées qui font réfléchir.

Un livre jeunesse donc mais très loin de la richesse littéraire et de fond de la trilogie de Katia Lanero Zamora, jeune auteure contemporaine de Roxane Dambre ou encore du monde magique de J.K. Rowling.

 

« La fierté des tueurs Scorpi, c'est de porter une chemise blanche qui reste immaculée lors de leurs assassinats. »

 

« Et elle aime bien quand on lui dit beaucoup de mots. Parce que « oui » et « non », ça l'angoisse. »

 

« Pas de meurtre gratuit, pas de témoin, pas de victime collatérale. Ce qui signifie : pas d'explosion, pas d'arme, pas de poison. Si tous les tueurs à gages prenaient autant de précautions, il y aurait beaucoup moins de larmes chez les humains. »

 

Une lecture pour faire découvrir les plaisirs du livre à des pré-ados qui n'aiment pas lire  ;-)

Un grand merci à Babelio et aux éditions Calmann-Lévy pour ce roman reçu dans le cadre de la dernière masse critique.

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